Propulsion :

Nous rencontrons différents types de propulsions sur les bateaux amorceurs.

i. Hélices :

C’est le système de propulsion classique. Simple, efficace, les hélices font le job. Les caractéristiques à prendre en compte sont le diamètre et le nombre de pales.

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Différentes hélices pour bateaux amorceurs

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La règle est la suivante :
- grande hélice = grande vitesse du bateau
- grand nombre de pales = grande maniabilité du bateau à faible vitesse

Cependant, plus il y a de pales, plus la vitesse de pointe est ralentie.

Un bon compromis consiste en une hélice tripale ou quadripale de 40 à 50 mm de diamètre.
Les hélices à 5 pales sont intéressantes si l’on recherche la maniabilité sans avoir une vitesse de pointe trop importante. Les bipales n'ont clairement aucun intérêt pour un bait boat.

ATTENTION : Il est important de faire le lien avec sa motorisation. En effet, avec un moteur brushless de 30 mm et/ou 2 000 kV, l’intérêt d’une hélice à 5 pales est nul. Autre point, les diamètres d'hélice importants risquent de faire souffrir et chauffer ce type de moteur au couple faible, nous aurons donc tout intérêt à diminuer le diamètre de l’hélice. Ou augmenter le diamètre du moteur, comme vu au point précédent. Cette remarque étant également valable pour les moteurs à balais.



ii. Propulsion jet :

Ce système est très développé outre-manche notamment.

Il consiste en une turbine qui va aspirer l’eau pour la recracher à l’arrière du bateau. On obtient ainsi une poussée importante qui va faire avancer le bateau. Pour la marche arrière, une plaque va venir se placer devant le jet d’eau afin d’inverser la poussée, ou alors une seconde turbine, orientée en sens inverse de la première, va prendre le relais pour faire reculer le bateau.

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Ce système présente l’intérêt de faire avancer un bateau très rapidement y compris avec un moteur à balais, et ne nécessite pas forcément un couple important, donc un petit moteur brushless peut suffire.

Autre intérêt, le bruit. Rien de plus silencieux qu'un système jet bien réglé !

Cependant, attention aux mauvaises surprises, il n’est pas rare de voir une turbine bouchée dans les eaux chargées et le système de rejet de l’eau reste relativement fragile et peu se coincer rendant toute marche arrière, voir virage, impossible.

Je déconseille fortement la propulsion jet aux étangs ou rivières envahis d'herbiers.



iii. Aéro-glisseur :

Beaucoup de fantasmes et de légendes tournent autour de bateaux amorceurs propulsés par des hélices aériennes. Quelques vidéos sur internet, des photos...

Personnellement, je n'en ai jamais vu. Et autant vous le dire, j'ai énormément de mal à croire au bien fondé de cette solution.

Pourquoi?

Parce que l'énergie nécessaire pour tracter un bateau amorceur chargé de ses batteries ainsi que d'amorce est considérable.

De plus, rendre un aéroglisseur parfaitement étanche est très compliqué et alourdi encore la structure de l'embarcation.

En passant par dessus les herbes, puisque c'est bien le but de ce type d'embarcation ainsi propulsée, il y aura des frottements engendrés sur la coque et toutes les chances que le bait boat finisse immanquablement prisonnier de l'herbier...

Sans parler d'éthique, quelle est la raison d'aller placer son montage DERRIERE un banc d'herbes si le résultat est de laisser une carpe prisonnière et meurtrie ?

Enfin, dernier point, la taille de l'hélice (aérienne) et de la motorisation nécessaire à la propulsion du bateau engendrera un bruit important.




iiii. Aller plus loin :


- Le passage des herbiers et les dégâts provoqués par la végétation flottante est un point qui fait débat parmi les possesseurs / futurs acheteurs de bateaux amorceurs.

J'ai souvent lu / entendu beaucoup de mal au sujet des hélices, qu'il est facile de les endommager, que les arbres se coincent facilement. Ces argument étant très souvent mis en avant pour vanter les systèmes jet, d'ailleurs.

Mon expérience me fait penser qu'il n'y a aucune bonne solution, et que les partisans d'un système n'ont pas plus raison, ou tort, que les autres.

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Ici, pas question de faire passer son bait boat!

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En effet, il n'est pas la peine de penser franchir les herbiers. C'est tout bonnement impossible! 
1, avec les frottements le bateau finira comme enlisé au milieu des herbes ne sera plus capable de bouger 
2, éthiquement, le choix est très discutable.

Donc à partir du moment où l'on évite les herbiers, on évite 99.9 % des problèmes. Reste les débris flottants. Dans ce cas, mon expérience me fait placer un léger avantage pour le système à hélice par rapport au jet, DANS LE CAS OU IL EXISTE UN CARTER COMPLET DE PROTECTION AUTOUR DE L'HELICE, et seulement dans ce cas.

Pourquoi? Parce que le système jet possède un pouvoir aspirant bien supérieur à celui d'une hélice, et qu'un débris aspiré passera dans un conduit qui se rétrécit, donc aura toutes les chances de rester bloqué dans ce dernier. Et même s'il existe une grille à l'entrée du conduit, le pouvoir d'aspiration est tel que les débris arrivent bien souvent à passer. La où ces mêmes débris ne passeront pas le carter de protection d'une hélice, car pas aspirés. Et quand bien même un débris passerait le carter, sa taille sera insuffisante pour endommager ou bloquer l'hélice. Pour ces raisons, il est évident qu'un simple tube placé autour de l'hélice ne suffira pas, il faut un vrai carter de protection complet tout autour de l'hélice.

Enfin, pour les derniers sceptiques, n'oubliez pas qu'à l'intérieur du conduit jet, c'est une hélice qui tourne, à l'extrémité d'un tube étambot. Donc si une hélice est un inconvénient pour un bateau amorceur, le système jet possède de fait cet inconvénient ; )



- Les cardans et tubes étambots, pièces principales dans le système de propulsion du bateau, sont souvent négligées, à tort, lors de l'acquisition d'un bait boat.

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Cardan articulé à gauche et flexible à droite


Les premiers, situés entre l'arbre moteur et l'arbre de l'hélice, vont assurer la transmission du mouvement de rotation entre les 2 arbres.  Il existe différents modèles, flexibles, rigides, coudés.

Le mieux est de toujours privilégier des modèles rigides, qui limiteront le bruit et assureront un haut rendement dans la transmission du mouvement.


Pourquoi?

En effet, les pièces flexibles vont engendrer une perte d'énergie dans la transmission du mouvement, puisqu'à vitesse de rotation élevée, elles seront amenées à se désaxer, même légèrement. De plus, ce changement d'axe va produire des vibrations qui augmenteront parfois considérablement le bruit de la propulsion.

Utiliser des cardans rigides avec un alignement moteur - cardan - arbre d'hélice parfait est le gage d'un bruit limité et d'aucune perte d'énergie.

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Accouplement rigide: le top pour une transmission parfaite!


Le tube étambot, quant à lui, aura un double rôle : 

- permettre à l'arbre d'hélice de tourner librement

- assurer l'étanchéité entre l'extérieur et l'intérieur du bateau.


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Un arbre de transmission et son tube étambot


Pour ce faire, ce tube doit être rempli de graisse avant le passage et la fixation de l'arbre d'hélice dans le cardan.

Tout le problème va être de maintenir cette graisse à l'intérieur du tube.

Ici, vous rencontrerez 2 écoles :

- des tubes étambots simples avec un système d'injection de graisse

- des tubes étambots étanches, "sans entretien"

S'il n'est pas étanche, un tube étambot sans système de graissage nécessitera un démontage de l'arbre pour réinjecter de la graisse, celle-ci finissant irrémédiablement par partir. Cette manipulation, certes fastidieuse mais peu complexe, devra se faire tous les 3 à 6 mois selon l'intensité de l'utilisation.

A partir du moment où la graisse est toujours présente, quelque soit le système choisi, nous sommes sûrs d'éviter tout problème.

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Un tube étanche est gage de fiabilité dans le temps, la graisse étant toujours présente à moins d'une fuite d'un joint. Attention tout de même à l'entretien des joints. Ces joints présentant également l'inconvénient d'augmenter les frottements et donc la consommation électrique des moteurs.

Un tube avec un système d'injection est fiable, mais il peut arriver d'oublier de renouveler la graisse après plusieurs utilisations et alors une usure prématurée peut apparaître.

Quoi qu'il en soit, les tubes "sans entretien" demanderont tout de même une vérification, une fois par an minimum, dans le meilleure des cas tous les 2 ans, qui consistera en un démontage systématique pour vérifier les joints et changer la graisse.



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Un montage au top!



Maniabilité :

De la propulsion dépendra également la maniabilité. Ici, ce n'est pas le système de propulsion qui jouera le rôle le plus important, mais bien la quantité de moteurs.

Les modèles monomoteur possèdent un gouvernail avec pour résultat un rayon de braquage important.

Les modèles bi-moteurs permettent quant à eux les demi-tours sur place en inversant les sens de rotation d'un moteur par rapport à l'autre, ce qui est un avantage indéniable dans les zones encombrées ou près des berges.

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Au sujet de la maniabilité, attention aux télécommandes permettant le contrôle des bi-moteurs avec un seul joystick. Si avoir une main de libre représente un intérêt certain, il est quasiment impossible d’avoir une poussée identique sur les 2 moteurs, et donc un bateau qui avance droit, sans une compensation extérieure.

Cette compensation, appelée « trim », prend l’apparence d’un potentiomètre à régler sur la télécommande. Il permet d’équilibrer les vitesses en réduisant la vitesse de rotation de l’un des moteurs afin d’avoir 2 poussées identiques. Le bateau avancera ainsi droit, mais perdra en maniabilité dans ses virages et un décalage subsistera au démarrage.

Contrôler les moteurs de manière indépendante via les 2 joysticks de la télécommande peut s'avérer pénible, mais c'est en réalité le meilleur moyen de garder un total contrôle de son embarcation radiocommandée. De plus, cela facilite grandement les manœuvres à basse vitesse, notamment pour un demi-tour sur place.